LE JARDIN DE MINUIT

le-jardin-de-minuit-edithTom commence mal ses vacances d’été. Son frère a la rougeole. Pour éviter de l’attraper, Tom est envoyé chez son oncle et sa tante. Mais arrivé là-bas, tout lui est interdit. Pourtant, un soir, il entend l’horloge sonner treize coups. Il descend voir, ouvre la porte de la cour et se retrouve dans un jardin, en plein jour. Quelle est cette bizarrerie ?

Il n’est jamais facile d’adapter un livre. Faut-il en conserver la substantifique moelle ou bien l’adapter au plus près ? Edith est partie sur la première solution. Elle a enlevé ce qui la gênait, elle a dépoussiéré le livre, ciblé les personnages… Faut-il y voir une simplification à l’extrême de Tom et Le Jardin de Minuit ? Certainement pas ! Edith s’empare de ce récit pour en faire un roman graphique de 96 pages.
On suit Tom qui découvre cette étrange faculté de la maison. Au treizième coup de minuit, s’il ouvre la porte de la cour, il bascule dans un autre monde. Les personnes qui y habitent ne le voient pas, sauf Hatty, une jeune fille. Le temps n’obéit à aucune logique. Les deux enfants vont devenir amis et partager… Les joies (et les craintes) de l’enfance. Sur le plan émotionnel ou psychologique, la réflexion des enfants est superbement retranscrite. Que ce soit Tom ou Hatty, ils essayent d’expliquer aux grandes personnes ce qu’ils voient, ce qu’ils vivent dans le jardin, avec leurs mots. Le Jardin de Minuit est un condensé de l’enfance. Les souvenirs qu’on en a, les aventures (imaginaires ?) qu’on a vécu et cette attitude des adultes qui cherche à nous faire grandir (c’est en partie raté pour ma part). On est loin d’un récit nostalgique ou qui voudrait expliquer le pourquoi du comment. Si les enfants ne comprennent pas comment fonctionne ce monde, ce n’est pas grave. L’album est construit comme un récit épistolaire et ce que vit Tom. Le résultat se mélange agréablement au point qu’on ne distingue plus l’un et l’autre.
Si le trait d’Edith est reconnaissable, son travail sur les ambiances est radical. Le présent est froid, lourd, dénué d’atmosphère ludique pour tout enfant. Le monde du jardin est luxuriant, rieur, mystérieux. C’est un véritable plaisir de tourner les pages.

Contrairement aux apparences, Noctambule n’est pas une collection d’adaptation littéraire, mais une passerelle entre bande dessinée et littérature. On y trouve des objets, des récits originaux, mais quand il est question d’adaptation, il y a ce déclic. Les différentes créations du catalogue sont magnifiques (L’Île aux trente Cercueils, Le Loup des Mers, Le Club du Suicide, etc.). Le nom de « passerelle » est largement mérité. Une fois l’album terminé, on a envie de (re)lire l’original !

Avec Le Jardin de Minuit, on assiste aux premières fois d’Edith. C’est sa première participation à la collection, mais aussi son premier livre comme auteure complet. Un sacré challenge qu’elle relève haut la main !

LE JARDIN DE MINUIT
AUTEURE : EDITH (D’APRES LE ROMAN DE PHILIPPA PEARCE)
COLLECTION : NOCTAMBULE
EDITIONS : SOLEIL

Cette chronique a été faite dans le cadre de la BD de la semaine. Si Un amour de BD rassemble tous les participants de cette semaine, il a aussi chroniqué Le Jardin de Minuit

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13 commentaires sur “LE JARDIN DE MINUIT

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