Au XXIème siècle, que veut dire s’engager dans la marine ? Quels sont ces femmes et ces hommes qui, sur une période donnée, vont officier sur un navire ? De l’école des mousses sous-marin en passant par un patrouilleur, Christian Cailleaux interroge les engagés, leurs raisons et plus largement qu’est-ce-que « la royale » aujourd’hui ? Ah, être marin ! Des aventures de Barbe-Rouge aux jurons du Capitaine Haddock, des frasques d’Isabeau aux enquêtes de Yann Calec, la bande dessinée n’a jamais lésiné sur le rêve maritime. Tout en s’interrogeant sur sa propre expérience et ses voyages, Christian Cailleaux se fait « le petit reporter » du XXIème siècle. Qu’est-ce que l’engagement aujourd’hui ? Comment vit un marin ? Qu’est-ce-que la dissuasion nucléaire ? S’il joue son propre rôle, l’auteur s’intéresse davantage aux réponses des marins qu’il rencontre. Des femmes et des hommes de tout horizon, de tout âge, avec des raisons différentes d’être sur un navire. Voulant aller plus loin dans son expérience, on suit l’auteur sur plusieurs bâtiments. Si la vie est menée par les quarts, on sent que le fantasme maritime est loin. Comme on pourra s’en apercevoir avec la mésaventure du Floréal, la priorité est à la mission ! La marine nationale ce ne sont pas que des navires, c’est aussi une image économique, diplomatique et dissuasive. Pour le deuxième pays maritime du monde, il faut être présent sur les 7 000 km de littoral ! Christian Cailleaux s’intéresse à toutes les facettes de la royale, aux paradoxes et aux contradictions d’un engagement aujourd’hui. Tour à tour carte postale, carnet de voyage ou bande dessinée, ce n’est pas qu’un trait graphique que nous offre Christian Cailleaux, mais une multiplicité d’approches graphiques. Croquis, peintures, bande dessinée, le trait va à l’essentiel pour retenir l’attention du lecteur. « Trois coups de crayon » qui font naître un monde. En hôte et commandant de bord, Christian Cailleaux crée notre portrait maritime. Au XXIème siècle, les enjeux sont démultipliés et les obstacles aussi. Tour à tour narrateur, reporter, il ne fait pas la promotion de la marine, mais il nous interroge sur la nécessité de cet engagement. En refermant son « carnet de voyage », on a envie de s’écrier : « Permission de monter à bord ? » Pour se donner une idée de l’évolution de la marine, on pourra comparer Embarqué et Carnet d’un Matelot de Christophe Blain (1994)
EMBARQUE
AUTEUR : CHRISTIAN CAILLEAUX
EDITIONS : FUTUROPOLIS
Cette chronique a été faite dans le cadre de la BD de la semaine. Ce mercredi, l’hôte est Les Chroniques de L’Invisible de Yaneck. Vous y retrouverez les autres participants.
[…] EMBARQUE | TEMPS DE LIVRES May 6th, 2015 at 07:46 […]
Beau sujet et beau traitement. J’aurais bien aimé voir quelques planches pour finaliser de me faire mon avis. Merci Hervé.
Vos désirs sont des ordres Maître Jacques, voici les premières planches : http://www.futuropolis.fr/planche.php?id_article=790333
Sinon, tu peux te faire une idée avec le #1 de la revue dessinée
J’ai toujours aimé les aventures maritimes en BD, alors pourquoi pas…!
Pourquoi pas, cela promet quelques belles planches…
[…] Instants figés d’une autre époque, Carnet d’un Matelot montre la vie du service militaire, mais aussi celle d’un navire. Pour se faire une autre idée de la marine, 20 ans plus tard, il faut lire Embarqué : Carnets Marins dans le Jardin du Commandant. […]
Les dessins semblent magnifiques. Et puis l’appel du grand large ne peut pas laisser insensible.
[…] Embarqué : Christian Cailleaux interroge les marins d’aujourd’hui pour savoir le pourquoi de l’engagement. Un documentaire aussi exotique que vif ! […]