MARCO & CO T1 : ADIEU VEAUX, VACHES, COCHONS…

marcoMarco vit dans la ferme de ses parents. Après son bac, il doit aller dans une école d’art à Paris. Pour toute la famille c’est un choc. Heureusement, sa grand-mère, parisienne, accepte de l’héberger.

Lorsque vient le moment de quitter le nid familial, ce n’est jamais simple. Nos parents s’inquiètent, nous faisons les fiers, nous allons aborder notre autonomie et une nouvelle ville. Dans ce livre, il y a tous ces moments, mais ils sont vus de façon humoristique. Si Marco est le personnage principal de la série, Olivier Jouvray montre les différents points de vue de la famille. Des vieilles histoires de famille aux clichés sur Paris sans oublier ceux sur les provinciaux, il dépeint tout le monde et nous rions beaucoup. Il faut voir le père de Marco stresser sur le départ de son enfant, sur la vie à Paris, au point d’en devenir ridicule. La cousine gothique, élevée par agriculteurs bios, qui est jalouse ou la fabuleuse grand-mère qui est restée très jeune. Entre tous ces points de vues, il y a Marco, futur élève d’une école de bande dessinée. Il est content d’avoir son autonomie, il adore son nouveau quartier, mais il voit combien Paris est grand, comment il peut se montrer naïf, combien être loin du confort familial peut être dur. Si la technologie permet de raccrocher le cordon ombilical, il faut lire comment Olivier Jouvray détourne les conversations. Les quiproquos, les sous-entendus, les oublis (Eh oui, on peut vous voir sur Facebook !) déclenchent de drôles de situations.
Sylvain Bec met en scène les idées délirantes (mais ô combien réalistes) du scénariste. Le graphisme est volontairement humoristique. Les personnages sont décalés avec leurs caractères ce qui donne un côté bancal du plus bel effet. Il faut voir le père, qui malgré sa carrure, pleure pour un rien ou la grand-mère se prendre pour une jeune fille et faire peur à un vendeur. Si la première lecture est sympathique, il faut prendre le temps d’une deuxième lecture pour pointer tous les détails. Ils sont nombreux : objets, décors, attitudes, qui prennent tout leurs sens.
Ces gags sont tous sur une page d’un gaufrier de 8 cases. Un exercice de style qui permet à la narration de prendre son temps et au dessinateur de mettre en place ses personnages. Si cette bande dessinée fut pré publiée dans le magazine Spirou, elle existe aussi en format blog avec un titre différent : C’est pas en regardant ses pompes qu’on comprend comment la terre tourne. Pour citer Sylvain Bec : « C’est un nom long et pénible à retenir mais on s’en fout. Les noms courts sont tous déjà utilisés et déposés ». Avec un tel humour, on peut comprendre comment les deux auteurs ont pu travailler ensemble et nous faire rire.

Pour donner envie aux lectrices et aux lecteurs de lire cette série, sachez que ce tome n’aborde que le départ de Marco et son installation à Paris. La dernière planche montre le discours d’accueil de l’école d’art. Quand on voit l’ambiance, on se dit que le deuxième tome va être aussi drôle, voire un cran au-dessus que le premier Les deux auteurs se sont inspirés de leurs propres vies et se moquent d’eux-mêmes. Et c’est réussi !

MARCO & CO T1 : ADIEU VEAUX, VACHES, COCHONS
SCENARISTE : OLIVIER JOUVRAY
DESSINATEUR : SYLVAIN BEC
EDITIONS : GALLIMARD BANDE DESSINEE

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